2010
La Colombie. Pays trop connu pour sa drogue, ses guérillas, ses enlèvements. Dans le silence, la population vit dans la terreur, subit ces combats, les fuit, devient d’un instant à l’autre dépossédée de tout bien, de tout projet. Errant dans son propre pays, migrant d’une aide à une autre.
Une vie familiale et économique instable et difficile.
Une vie de « desplazado ».
De déplacé.
Sophie Triniac s’est rendue en Colombie dans le cadre d’un projet humanitaire et a travaillé dans les villes de Tibú, Bogota et Cúcuta avec et pour des déplacés accueillis dans l’urgence par les missionnaires italiens Scalabrini.
Au cours de sa mission, elle s’est profondément intéressée à ces hommes, femmes et enfants, photographiant ces vies vécues au jour le jour, dans l’attente d’un travail, de nourriture, du retour d’un fils, d’un frère ou d’un mari.
Zenaida, Luiz, Ines, Diana, Wilson et beaucoup d’autres sont souvent restés des années dans ces quartiers d’accueil, acceptant une vie nouvelle ou gardant sans cesse l’espoir de revenir sur leurs terres d’origine.
Au début de l’année 2012, le nombre total des déplacés internes officiellement enregistrés en Colombie depuis 1997 s’élevait à 3,6 millions. En vertu de la loi adoptée en août 2010, des mesures judiciaires et administratives ont été introduites pour permettre aux victimes des déplacements forcés de demander des réparations et la restitution de leurs terres. Néanmoins, l’application de cette loi demeure encore un défi majeur.
Déplacé en Colombie témoigne de la vie de ceux subissant massacres, tortures, exécutions, enlèvements, homicides sélectifs, disparitions forcées, actes de terrorisme, épurations sociales.
Commande de l’Ong Les Scalabrini
EXPOSITION : La photographie Les petites Colombiennes aux oeufs a été exposée dans le cadre de « Ensemble c’est tout », une exposition collective de 27 photographes de l’agence hans lucas, aux Grands Voisins à Paris – 19 juin 2016.
format 132 cm x 200 cm