2015
Vidéo – Danse
Cette vidéo a été sélectionnée en juin 2015 par la Philarmonie de Paris dans le cadre d’une recherche sur Butoh et musique acousmatique
» (…) Le corps du danseur de Butoh n’est plus appréhendé pour sa seule forme, mais il est sollicité comme réceptacle d’une mémoire ; celle consciente et inconsciente du danseur, et celle qui existe en latence chez chacun. Le danseur restitue la vie qu’il va puiser dans son corps, matrice du monde qui devient macrocosme de mémoires amoncelées dans lesquelles s’entremêlent naissance et mort, joies et désarrois profonds… Tout le matériel dont on bâtit l’humanité. Cela explique le rejet du Butoh des canons esthétiques traditionnels qui suppriment l’imparfait, le malade, le laid…
Par ailleurs, le Butoh part d’un postulat tout à fait nouveau: il pose un étonnement profond face au corps : le corps n’est plus masse uniforme projetée dans l’espace, mais réseau, matière à modeler au sein de laquelle les tensions, les éruptions et les tragédies s’organisent, se font, se défont à même la chair. Les appuis s’étendent à toutes les parties du corps jusqu’alors négligées, les articulations se nouent, la silhouette se renverse, le corps entre en métamorphose. Le Butoh nous invite à porter un regard renouvelé face à ce qui nous est le plus familier : le corps dans son humanité et sa fragilité ».
Texte de Diana Trujillo, comédienne danseuse auteure
Son blog : http://diana-somekindofsubstance.blogspot.fr/